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Tentatives - Les notes de Nico

Pour aller plus loin

Essai #4 - Looper (2012)

Publié le 27 Février 2015 par Arthur Tentatives

Vous l’avez vu dans cet essai (et si vous ne l’avez pas vu, je vous conseille de le regarder), les histoires mettant en scène les voyages dans le temps sont très présentes dans l’imaginaire collectif. De tels voyages peuvent se faire par un système de téléportation quantique, comme on le voit le plus souvent, ou grâce à une portion d’espace-temps repliée sur elle même, comme le montrent l’étude d’Amos Ori et le film Primer (voir cette page pour un schéma bien plus beau que l’animation de notre essai).

Dans tous les cas, les ressorts scénaristiques aiment à s’appuyer sur les conséquences du voyage dans le temps, soit avec ce que l’on nomme aujourd’hui l’effet papillon soit avec les paradoxes temporels. Puisque c’est le thème de notre essai, revenons sur les paradoxes et les manières d’essayer d’y résoudre à travers quelques œuvres particulièrement intéressantes. Liste non-exhaustive, bien entendu (si vous en voulez plus, lisez des dossiers sur Internet, regardez des séries de science-fiction, voire écrivez vos propres histoires de paradoxe temporel).

La première œuvre à poser la notion du paradoxe temporel est le roman Le Voyageur imprudent, de René Barjavel. Dans la première partie, un scientifique invente une substance capable de modifier l’écoulement du temps et s’en sert pour fabriquer diverses machines, dont une combinaison pour voyager dans le temps. Après avoir exploré le futur lointain dans la deuxième partie, il explore le passé proche dans la troisième partie. Au cours d’une expérience sur le destin, il essaie de tuer Napoléon (c’est juste pour l’exemple) mais sans le faire exprès tue son grand-père, ce qui fait qu’il disparaît. C’est le fameux paradoxe du grand-père. Barjavel ne cherche pas à résoudre le paradoxe, il se contente de le poser en final de son livre, ainsi que d’ajouter en note : être ou ne pas être, pour notre héros il s’agit d’être et ne pas être, il est au conditionnel.

On peut distinguer trois logiques pour essayer de résoudre les paradoxes (et je n’écris pas ça juste pour faire un plan en trois parties). Looper mélange les trois. Il installe la situation de base sur la première logique qui est illogique, essaie d’intégrer la deuxième logique pour un ressort de tension dans l’histoire qui devient illogique du fait de la première logique illogique de la situation de base et construit son développement final sur la troisième logique qui ne devient logique que lorsque l’on admet la logique illogique de base et la logique devenue illogique du début du développement, ce qui n’est donc pas vraiment logique si on est logique. Vous n’avez rien compris à cette phrase ? C’est normal, moi non plus : bienvenue dans Looper.

Première logique : La Boucle.

Cette logique résout le paradoxe temporel en empêchant son existence. Il est impossible de changer le passé puisque tout s’est déjà produit, même si on ne s’en rend pas forcément compte tout de suite.

On l’a déjà critiquée dans l’essai, cette logique est fausse. Avec un voyage dans le temps dit rétrograde, les effets agissent sur leur propre cause, donc le principe de causalité n’est pas respecté et c’est n’importe quoi. Malheureusement, elle est la plus courante. D’abord parce qu’elle est la première qui se présente à l’esprit quand on se penche sur les paradoxes temporels. Surtout parce que, comme le livre de Barjavel, elle permet de se confronter à l’idée du destin (avec tous les poncifs que cela implique). Se rendre compte que l’on se trouve dans une boucle est un puissant ressort scénaristique (ici, Looper est un cas particulier, puisqu’il ne s’agit pas d’une révélation au cours du film mais du principe même du film), essayer de briser cette boucle est un puissant enjeu scénaristique (Looper se place du côté de la réussite de cette entreprise, même si des théories nihilistes circulant sur internet à ce sujet essaient de nous faire croire le contraire).

Dans le film Déjà-vu de Tony Scott, l’agent Carlin essaie de trouver le coupable d’un attentat terroriste grâce à un système lui permettant de voir le passé. Prenant conscience qu’il peut en réalité interagir avec le passé, il finit par s’y transporter pour essayer d’empêcher l’attentat. Au final… [oui, j’y pense : comme pour l’essai, éviter de lire tout ce qui va suivre si vous n’avez pas vu ces œuvres et que vous avez l’intention de les savourer.] Au final, donc, Calvin se rend compte qu’il est dans une boucle (la logique est fausse, mais le suspens tellement bien mené que l’on a envie d’admettre) et réussit à la briser (on est content pour les personnages, mais cela entérine le fait que la situation de départ était fausse). Même fonctionnement que Looper, mais en plus simple car la boucle pivot de l’histoire ne résulte pas de la rencontre entre les deux versions du même personnage issue d’une boucle interne.

Les rebondissements de la saga Terminator sont extrêmement intéressants, même s’ils se résolvent au final par des boucles. Dans Terminator 1 de James Cameron, le terminator est envoyé dans notre présent afin d’empêcher la naissance de John Connor, mais il provoque cette naissance ; boucle et amour. Dans Terminator 2 de James Cameron, le terminator est envoyé dans notre présent afin de tuer John Connor, mais celui-ci se rend compte que la venue du premier terminator a provoqué l’existence des terminator et réussit à empêcher ce futur de se produire. Boucle et espoir. Dans Terminator 3 de Jonathan Mostow, John Connor ne croit pas qu’ils aient réellement empêché ce futur (enfin un élément logique, bien que pessimiste : la venue du premier terminator n’a fait qu’avancer et non provoquer la situation, donc briser cette "boucle" ne l’a pas empêché mais retardé), le terminator est envoyé dans notre présent pour tuer John Connor (on ne se refait pas) et provoque le soulèvement des machines (au final, on reste sur du non logique) ; boucle et apocalypse. En ce qui concerne la nouvelle trilogie, on n’a pas de voyage dans le temps dans le Terminator 4 de Mc G, mais on en aura dans le Terminator 5 de Alan Taylor (affaire à suivre en 2015, donc : craignons les boucles, espérons un sursaut de qualité).

Les effets de révélation par les boucles s’accompagnent souvent d’effets poétiques. Dans le film L’armée des douze singes de Terry Gilliam (remake de La Jetée de Chris Marker), Bruce Willis (encore lui) est hanté par un souvenir d’enfance dans lequel il voit un homme mourir sous ses yeux. Envoyé dans notre présent afin d’empêcher la fin du monde, il finit par se faire tuer et on se rend compte qu’il avait assisté à sa propre mort étant petit, d’où la boucle. Dans le film Men In Black 3 de Barry Sonnenfeld, malgré le parti pris assumé de faire n’importe quoi, le final offre une boucle émouvante sur le personnage joué par Will Smith. Dans les bandes dessinées Lanfeust des étoiles d’Arleston, la transmission du pouvoir absolu entre Lanfeust et le Magohamot suit une boucle faisant écho au cycle de la vie développé dans la première saga Lanfeust de Troy. Dans le film Interstellar de Christopher Nolan, la fin se résout par une boucle se voulant poétique entre les personnages du père et de la fille, mais en fait c’est raté donc c’est juste n’importe quoi ("les êtres du blurk referment le tesseract", WTF). Comme quoi, la boucle est un cliché non seulement faux mais en plus éculé.

Le plus souvent, les personnages pris dans les paradoxes temporels expriment leur découragement à essayer de comprendre ces histoires de boucles. Demandez à Bruce Willis dans Looper, il vous enverra balader magistralement. S’agit-il d’un simple trait d’humour de la part des scénaristes ou plus simplement d’une manière de se dédouaner de toute nécessité de rechercher une cohérence dans l’univers qu’ils se sont imposés ? L’exemple le plus flagrant est celui du roman Artemis Fowl 6 d’Eoin Colfer, où la boucle est évoquée par "Oh, c’est le paradoxe temporel, c’est compliqué. Mieux vaut ne pas y penser." Un peu léger, non ? Heureusement, les raisonnements liés à la présence d’une boucle sont extrêmement bien utilisés dans l’histoire.

Avant de passer à la suite, notons une déclinaison intéressante du paradoxe temporel, celle ou plusieurs versions de la même personne se rencontrent. Avec la logique fausse de la boucle, ils sont condamnés à suivre plusieurs fois une même séquence d’événements définie, consciemment ou non. Dans la nouvelle Un self made-man de Robert A. Heinlein, un homme se rencontre plusieurs fois (quatre, au final) et se manipule au fur et à mesure ; dans la nouvelle Vous les zombies de ce même Robert A. Heinlein, un personnage se trouve n’avoir des liens de parenté qu’avec elle-même ; dans la nouvelle Une nuit interminable de Pierre Boule, un narrateur du présent assiste à une guerre entre un homme évolué du passé et un homme évolué du futur avant de se retrouver dans une boucle (techniquement, cette boucle à la un jour sans fin ne devrait pas être gênante, car le personnage revivant sans cesse les mêmes événements finira par se sortir de cette situation, ne serait-ce qu’en mourant de vieillesse s’il ne le fait pas de lui-même). Dernier exemple avec le film Los Cronocrimenes de Vacho Vigalondo : même s’il se base lui aussi sur une boucle, les réactions du personnage sont cohérentes. En effet, le personnage décide de son plein gré de suivre les événements de la boucle, dans le but de ne pas se retrouver avec plusieurs versions de lui-même dans sa ligne temporelle (très drôle quand il est jaloux de lui parce qu’il se voit embrasser sa femme).

Au final, cette logique de boucle n’est acceptable que lorsque l’on se détache du monde scientifique. Dans le roman Harry Potter 3 (de J. K. Rowling, est-il besoin de le préciser ?), vous avez bien reconnu une boucle, qui permet à Harry de trouver la force de produire un Patronus. Ce n’est pas possible d’un point de vue scientifique, mais vu que c’est de la magie, il n’y a aucun problème. Le meilleur exemple de ce type est celui du dessin animé Les Maîtres du Temps de René Laloux, dont le rebondissement est tellement beau que je ne vous le gâche pas exprès pour vous pousser à regarder ce bijou. De toute façon, la cohérence de l’histoire se voit dès le titre. Les Maîtres du Temps. Ils sont extérieurs à la situation (contrairement à Interstellar ou n’importe quelle autre boucle fausse, je le rappelle), ils ont donc le droit d’utiliser leur technologie avancée pour courber une portion du temps et obtenir une boucle. Mais passons à la suite, avec des exemples (mal?)heureusement moins nombreux.

Deuxième logique : Les Lignes Temporelles.

Cette logique résout le paradoxe temporel en interdisant toute action réellement rétroactive. Sur ma ligne temporelle (ou temporalité, ou espace-temps, ou courbure de la réalité dans un système hypra-luminique, choisissez le terme de science-fiction qui vous sied le plus), ce qui s’est déjà produit pour moi est fixé, c’est-à dire que les causes ne pourront pas être modifiées par leurs effets. Le passé sur lequel j’agis n’est pas le même que celui que j’ai vécu, même s’il reste identique jusqu’à ce que je provoque une divergence en intervenant. De la même manière, deux mouchoirs ne sont pas les mêmes, même s’ils restent identiques jusqu’à ce que je provoque une métaphore étrange en me mouchant dans l’un d’entre eux.

Un voyageur du temps peut donc tout à fait rencontrer une version plus jeune de lui-même, il va simplement provoquer une divergence entre ces deux versions sans que cela ne prête à conséquence. Ainsi, dans le film policier L’Autre Vie de Richard Kemp de Germinal Alvarez, Richard Kemp se retrouve projeté dans le passé. En évitant de croiser sa version jeune (non pour des raisons techniques, mais par choix), il parvient à arrêter le serial killer de l’époque et empêcher son affaire de déraper. La seule raison pour laquelle la version ayant voyagé dans le temps ne reste pas dans cette nouvelle ligne temporelle, c’est qu’elle meurt et disparaît dans la scène finale, de la même manière que le personnage de Déjà-vu une fois que sa boucle est brisée. Dans Star Trek de J. J. Abrams, on retrouve le même procédé, à la différence que le personnage ayant voyagé dans le temps ne meurt pas. La version âgée de Spock (puisque c’est de lui qu’il s’agit) peut donc faire profiter de son expérience le Spock de la nouvelle ligne temporelle, avec par exemple "Fais attention, en telle année il y a un grand méchant qui va venir, il faudra faire un deuxième film."

On peut aussi citer l’histoire X-Men : Days of future past, avec le comic ou l’adaptation cinéma de Brian Singer. Wolverine arrive à changer le cours du temps et, grâce au pouvoir de la mutante qui l’a fait voyager dans le passé, conserve les souvenirs de la ligne temporelle d’origine. Pas très pratique pour lui, mais cohérent avec l’univers des X-men et le pouvoir utilisé. Dans le livre 22 / 11 / 63 de Stephen King, le personnage retourne dans le passé pour empêcher l’assassinat de J. F. Kennedy. Non seulement le passé essaie de résister au changement, mais en plus la multiplication des lignes temporelles génère des harmoniques (les bonnes formulations mystiques de Stephen King) qui convainquent notre personnage d’annuler ses changements. Enfin, la fameuse trilogie Retour vers le futur (non, je ne chanterai pas) de Robert Zemeckis, en tout cas dans les explications du Doc. Techniquement, la crainte de voir l’univers exploser se rapporte plutôt à une logique de type boucle et les divers fondus comme celui du bras de Marty pour le plus impressionnant se réfèrent plus à une logique de type répercussions progressives, mais dans l’idée on a des remplacements de lignes temporelles.

Dans ces œuvres comme dans Looper, la ligne temporelle depuis laquelle nous avons voyagé n’existe plus du fait de notre intervention, elle est remplacée par une autre. Dans le roman Timeline de Michael Crichton, toutes les lignes temporelles existent, il n’y a pas remplacement de l’une par l’autre mais communication entre deux d’entre elles. Des scientifiques font voyager un groupe d’historiens à l’époque du Moyen-Âge. Lors de la phase d’explication de leur technologie, ils mettent en évidence l’existence de mondes parallèle (même s’il s’agit d’un abus de langage, on devrait plutôt parler de mondes divergents). Cela leur a d’abord permis de construire un ordinateur quantique, grâce auquel ils peuvent coder toutes les informations de leurs voyageurs temporels et les téléporter de manière quasi-parfaite. Surtout, cela leur permet de ne pas s’inquiéter des paradoxes temporels. En effet, l’action des personnages modifient les éléments de l’autre univers d’une part, les modifications dans le passé des personnages proviennent d’un autre univers d’autre part. La question ne se pose pas vraiment puisque toutes les actions sont identiques, on peut donc confondre la situation avec une boucle, mais s’il y avait rupture ça ne poserait pas de problèmes. L’explication par les univers parallèles a le mérite de respecter la mécanique quantique (elle permet également des mesures probabilistes très importantes pour le suspens), mais vu que c’est de la mécanique quantique ça amène plein de considérations compliquées, donc on ne va pas s’appesantir là-dessus.

Troisième logique : Les Répercussions.

Etant donné que le voyage dans le temps n’existe pas aujourd’hui, on peut imaginer toutes sortes de phénomènes pour rendre compte de ses conséquences. On peut donc imaginer que l’action dans le passé ait des répercussions immédiates. Pensez à la bague des Visiteurs, même si la situation n’est pas censée se dérouler de cette manière puisqu’il s’agit d’un voyage vers le futur. Peu d’œuvres explorent ces possibilités, qui mériteraient pourtant de l’être un peu plus. Le film Looper le fait, le roman Artemis Fowl 5 d’Eoin Colfer le fait sur des points de détails, et surtout le roman Artemis Fowl 8 le fait en respectant le principe de Lavoisier. Au début de ce livre, deux versions du même personnage se trouvent sur la même ligne temporelle. A l’issue d’un plan machiavélique, la version jeune est tuée : par répercussion, la version vieille n’a plus de raison physique d’exister (ce qui provoque une explosion nucléaire) et les objets fabriqués par la version vieille n’ont plus de raison physique d’avoir été assemblés (ce qui provoque des explosions plus ou moins violentes). On peut se demander pourquoi un tel effet n’a lieu qu’à la mort de la version jeune et non dès sa divergence d’avec la version vieille, mais ici le développement de l’histoire nécessite cette entorse à la logique, donc on peut faire comme pour Retour vers le futur ou d’autres œuvres, on admet.

Troisième exemple utilisant cette logique de répercussion, le film Project Almanach de Dean Israelite, qui sort cette semaine au cinéma. D’après la bande-annonce, des adolescents vont voyager dans leur passé et provoquer des changements qui se révéleront avoir des répercussions désastreuses. Cette logique sera-t-elle correctement traitée ou non ? A mon avis, un tel développement est assez rare pour que cela vaille le coup d’aller voir le film (non, je ne touche aucune commission).

Nous voici à la fin de cette note. Si vous avez réussi à atteindre ce stade, vous pouvez tenter de relever le défi du voyageur temporel : pour quelles oeuvres les erreurs de logique sont-elles nécessaires au principe de l’histoire, pour quelles oeuvres l’histoire aurait pu respecter les règles de la logique (et le défi ultime, comment ?) si les scénaristes en avaient quelque chose à faire ?

• Le Voyageur imprudent, René Barjavel => pose le paradoxe du grand-père

• Looper Ryan Johnson => par téléportation quantique, boucle brisée

• Déjà-vu Tony Scott => par téléportation à travers un trou de ver, boucle brisée

• Terminator 1 James Cameron => par téléportation quantique, boucle révélée

• Terminator 2 James Cameron => par téléportation quantique, boucle brisée

• Terminator 3 Jonathan Mostow => par téléportation quantique, boucle révélée

• L’armée des douze singes Terry Gilliam (remake de La Jetée de Chris Marker) => par téléportation quantique, boucle révélée

• Los Cronocrimenes Vacho Vigalondo => par courbure d’une ligne temporelle, boucle non brisée par choix

• Harry Potter 3 J. K. Rowling => par courbure magique d’une ligne temporelle (à l’aide d’un retourneur de temps), boucle justifiée par la magie

• Les Maîtres du Temps René Laloux => par voyage non montré, boucle, justifiée par les maîtres du temps

• L’Autre Vie de Richard Kemp Germinal Alvarez => par voyage mystérieux, nouvelle ligne temporelle

• Star Trek J. J. Abrams => par portail, nouvelle ligne temporelle

• Retour vers le futur Robert Zemeckis => par DeLorean, nouvelles lignes temporelles dans l’idée

• Timeline Michael Crichton => par téléportation quantique entre mondes divergents

• Artemis Fowl 5 d’Eoin Colfer => par téléportation magique, nouvelles lignes temporelles (avec souvenirs conservés par magie)

• Artemis Fowl 6 d’Eoin Colfer => par portail magique, boucle

• Artemis Fowl 8 d’Eoin Colfer => par portail magique, répercussions

• Project Almanach de Dean Israelite => à priori repercussions

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